vendredi 30 janvier 2015

1875 LA REPUBLIQUE DEVIENT OFFICIELLE


30 janvier 1875
NAISSANCE OFFICIELLE DE LA  REPUBLIQUE 


Henri  Alexandre WALLON
(1812 - 1904)







QUELQUE CHOSE


                                                                       sur :  REACTIONNAIRE



Signé Vaillant







Marx et Blanqui, loin de se contredire, ont été d'accord pour reconnaître que si les partis même les plus avancés de la bourgeoisie sont avec toute leur classe opposés à la Révolution qui la déposséderait du pouvoir politique, du capital et de la propriété, opposés au prolétariat, à son émancipation, ils jouent cependant eux-mêmes un rôle révolutionnaire quand ils luttent contre les fractions moins avancées de la bourgeoisie et s”efforcent d'effacer les survivances du parti réactionnaire.




30 janvier 1875 : la France tourne définitivement le dos à la monarchie.

C'est par une seule voix de majorité (353 contre 352) que l'Assemblée nationale adopte l'amendement Wallon. Celui-ci stipule : « Le président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et par la Chambre des députés réunis en Assemblée Nationale. Il est nommé pour sept ans ; il est rééligible. »


[Le même jour, mais 4 ans plus tard, le 30 janvier 1879, le maréchal Mac-Mahon démissionne de la présidence de la République française; Jules Grévy le remplace.]




L'amendement Wallon

Le 30 janvier 1875 l'Assemblée nationale adopte l'amendement proposé par Henri Wallon ayant pour objet d'insérer un article additionnel après l'article premier du projet de loi constitutionnelle sur l'organisation des pouvoirs publics, et aux termes duquel « le Président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et la Chambre des députés réunis en Assemblée nationale. Il est nommé pour sept ans. Il est rééligible. »
L'amendement est adopté par 353 voix contre 352 : le mot « République » entre donc dans la loi constitutionnelle.
L'histoire dira, note François Goguel, que « la IIIe République a été fondée à une seule voix de majorité. Ce qui n'est pas tout à fait exact, car l'ensemble de la loi où figure le texte proposé par Wallon sera adopté beaucoup plus largement : or c'est là le vote juridiquement décisif.. »





Aux élections du 8 février 1871, le Nord l'envoya, le 26e sur 28, à l'Assemblée nationale, par 181 217 voix (262 927 votants, 326 440 inscrits). Il prit place au centre droit, vota :
- pour la paix,
- pour les prières publiques,
- pour le retour du parlement à Paris,
- pour le maintien de l'état de siège.

Catholique fervent, il fut de ceux qui blâmèrent l'attitude du gouvernement dans la question du pouvoir temporel.

Il avait, lors de la convention assurant la libération anticipée du territoire, déposé un ordre du jour qui déclarait que « Thiers avait bien mérité de la patrie » ; il vota cependant, le 24 mai 1873, pour la démission du chef du pouvoir exécutif.




Après avoir soutenu le ministère de Broglie, il se rapprocha du centre gauche, et fonda avec quelques dissidents du centre droit le groupe qui porta son nom. Ce fut l'époque la plus importante de sa vie politique. M. Wallon présenta, lors de la discussion de la loi relative à l'organisation des pouvoirs publics, un amendement conçu en ces termes : « Le président de la République est élu à la pluralité des suffrages par le Sénat et par la Chambre des députés réunis en Assemblée nationale. Il est nommé pour sept ans. Il est rééligible. » Il le soutint à la tribune, s'attacha à montrer la nécessité de rétablir un gouvernement déterminé et adjura l'Assemblée d'organiser en fait la République. Cet amendement célèbre fut voté, le 30 janvier 1875, à une seule voix de majorité. Ce fut le point de départ de l'adoption des lois constitutionnelles. M. Wallon se mêla aux débats qu'elles soulevèrent.

Le 10 mars, il accepta le portefeuille de l'Instruction publique et des Cultes, créa une faculté de médecine à Lille, une faculté de droit à Lyon, et eut à prendre la parole dans la grave question de la liberté de l'enseignement supérieur : les républicains lui reprochèrent d'avoir sacrifié les droits de l'Etat et d'avoir défendu l'institution du jury mixte, favorable aux universités catholiques libres : la loi fut promulguée le 26 juillet 1875.












Vaillant, pendant ce temps-là...



Vaillant a 35 ans. Après la Commune, depuis 1871, il est en exil à Londres. Il aide les exilés de la Commune, généralement pauvres et démunis, d'une part en exerçant pour eux bénévolement son métier de médecin, et d'autre part au moyen de son aisance financière assurée notamment grâce à sa mère. Il fréquente Karl Marx et approfondit intensément sa connaissance du marxisme.  Il ne rentrera en France qu'avec l'amnistie, cinq ans plus tard, en 1880.

















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