lundi 21 août 2017

MARCEL SEMBAT

Nous continuons ici à
vaillantiser  !

Une nouvelle biographie    





Le buste d'Edouard Vaillant conservé à Vierzon
est signé Georgette Agutte



Etant donné sa proximité avec le socialiste vierzonnais, une actualité Sembat est aussi une actualité Edouard Vaillant.

Compte-rendu dans le Canard enchaîné du 6 août 2017:






L'auteur, Denis Lefebvre, qui n'en est pas à son premier essai:





















Signé Georgette Agutte, le buste d'Edouard Vaillant a été présenté lors de l'exposition du lycée Edouard Vaillant à la fin de l'année vaillantique 2015.






Moins spectaculaire que l'avenue Edouard Vaillant (route de Paris) et que la rue Félix Pyat, les plus longues de Vierzon, la ville n'en honore pas moins Marcel Sembat dans le quartier de Villages, près du centre hospitalier.











Marcel Sembat, proche de Vaillant et Jaurès. Eléments pour des parcours parallèles. 

Marcel Sembat est né le 19 octobre 1862 à Bonnières-sur-Seine et est mort le 5 septembre 1922 à Chamonix à 60 ans. 
Il est de 22 ans plus jeune que Vaillant. 
1867. Naissance de Georgette Agutte. 

Sembat adhère au CRC de Vaillant (Comité Révolutionnaire Central), je ne sais pas à quelle date, mais c’est forcément compris entre 1880 et 1897. 

A partir de cette dernière date, il passe naturellement au PSR (Parti Socialiste Révolutionnaire), parti créé pour absorber les apports des allemanistes, et parti toujours dirigé par Vaillant dont Sembat devient un des collaborateurs les plus proches. 
Sembat suit régulièrement avec ce statut l’évolution du parti de Vaillant, PSDF (Parti Socialiste de France en 1902) pour une fusion avec le POF de Jules Guesde, puis une fusion avec le parti de Jaurès, le PSF (Parti Socialiste de France) en 1905 dans le cadre de la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière). 

Il collabore aux journaux de Jaurès (La Petite République, directeur, puis L’Humanité, collaborateur, en charge de la politique étrangère). 


1888. Geogette Agutte épouse le critique Paul Flat.

1893. Député socialiste indépendant de la Seine (XVIIIe arr.). Comme Vaillant, toujours réélu. 

1894. Divorce de Georgette Agutte, peintre fauve et sculpteur (qui légua au musée de Grenoble une importante collection de peintures de Matisse, Derain, Rouault, Signac, Vlaminck et Van Dongen). 

1897. Se remarie avec Marcel Sembat, mécène et ami sincère pour divers artistes d'avant-garde comme Matisse, Paul Signac, Maximilien Luce ou André Metthey. Il fut l'ami des peintres Marquet et Odilon Redon. Surtout grâce au patrimoine de sa femme, Marcel Sembat compte parmi les plus fortunés des socialistes, nettement plus que Jaurès par exemple. Il est également plus explicitement féministe : intervient fréquemment en ce sens, Jaurès jamais. 

1901. 26 mai. Congrès de Lyon. Témoignage de Sembat sur le médiocre intérêt de Jaurès pour la musique. 

1901. juin. A la suite de l’entrée de Millerand et de Galliffet dans le gouvernement Waldeck-Rousseau, où la querelle avec Jaurès atteint son point culminant, Vaillant retire ses députés de l’Union socialiste à la Chambre, et fonde un groupe Socialiste révolutionnaire avec Marcel Sembat et Elysée Lassalle, se rapprochant ainsi de Jules Guesde. 

1901. 18 décembre. Discussion sur la suppression du budget des cultes (pas adoptée). Vaillant moins confiant que Sembat sur cette évolution. 



1902. avril. Elections législatives. Jaurès élu à Carmaux efface son échec de 1898, mais Guesde est battu à Roubaix. Les antiministérialistes ont moins la cote, Marcel Sembat se tient même à l’écart. En voix : 430 000 voix (5%) pour les jaurésiens, 340 000 (4%) pour les vaillanto-guesdistes, 100 000 (1%) pour les autres (allemanistes, autonomes, inclassables). 

1905. 30 janvier. Vaillant préside un grand meeting au Tivoli sur la révolution russe. Une série de réunions suit. Une très importante à Lille le 18 février avec Jaurès, Sembat, Delory (l’ancien maire guesdiste de la ville). 

1905. avril. Marcel Sembat attribue l’unité de la SFIO au Congrès du Globe avec la liquidation du ministérialisme « au sacrifice de Jaurès acceptant sa défaite » et à « l’impérieuse volonté d’Edouard Vaillant ». Il ajoute que c’est Vaillant qui, après le Congrès d’Amsterdam (1904), « vainquit les défiances et les appréhensions de ses amis révolutionnaires… et les entraîna tous à l’unité. » (La Victoire en déroute, 1925). Sembat, « bien placé pour le savoir » (Dommanget). 

1905. Jaurès et quelques proches ont tribune ouverte dans la Revue de l’enseignement primaire et primaire supérieur très diffusée chez les instituteurs. Conflit avec les anciens, comme Gustave Hervé qui en prennent ombrage.

1906. La Une de L’Humanité (= l’éditorial). Rotations des différentes composantes du socialisme. Rouanet et Révelin = l’équipe initiale. Bracke et Lafargue = les guesdistes. Sembat, Alard et Dubreuilh = les vaillantistes. Allemane, Willm et le docteur Meslier = les allemanistes. Jaurès garde la main pour lui-même. 

1907. fin. Un troisième contributeur important (après Jaurès et un disciple de Malon) arrive dans la Revue de l’enseignement, Marcel Sembat, de la tradition révolutionnaire du socialisme parisien porté par Vaillant, pilier du socialisme parlementaire et porte-parole des socialistes engagés en franc-maçonnerie. 

1907. 9 novembre. Accalmie après les tensions nationalistes. Sembat note la détente avec les radicaux dans son Journal : « Jaurès croit qu’il y a une détente chez les radicaux. » Le 23 novembre : « Je suis très entouré ; on est aimable. Jaurès a raison de constater la détente ! » 

1908. 15 octobre. Congrès de Toulouse, avec Albert Tanger, un Berrichon, donc vaillantiste, qui présente la position des siens. Remarque de Sembat : « Jaurès flottait comme un ballon gonflé, prêt à bondir aux cieux, mais jouait des vents qu’il ne sent pas. »

1909. 15 mars. Grève des postiers. Contre le sous-secrétaire d’Etat Simyan, brutal et grossier dans ses méthodes. Or Marcel Sembat, homme central de la commission des Postes de la Chambre, qu’il lui arrive même de présider, est un ami de Simyan, et le ménage, y compris dans L’Humanité. Ce qui irrite Jaurès. 

1909. mars. Sembat fait déjeuner Jaurès avec Matisse à Cassis. Relation Jaurès : estime réciproque profonde avec Vaillant. Sembat plus jeune, fin lettré, devrait être plus facile. Ils apprécient leur conversation (La Fontaine, Molière,…), mais Sembat se méfie un peu de Jaurès, et le jalouse aussi un peu. Jaurès en général respecte la liberté de conviction de ses amis, admet leur désaccord. C’est le cas avec Vaillant et Sembat. 

1909. 13 octobre. Exécution de Francisco Ferrer, pédagogue libertaire. Manifestations en province et à Paris où Jaurès, Vaillant, Sembat et Renaudel préparent une riposte d’importance à l’ambassade d’Espagne. Appels dans L’Humanité. Trois cortèges appelés à converger. Jaurès, depuis le siège de L’Humanité. Vaillant et Sembat, pour la Fédération de la Seine. Hervé, de la Guerre sociale. Sembat décrit Jaurès : « Jaurès va, le dos rond, le chapeau cabossé, le faux col arraché, mais ravi au fond de s’être bien conduit et d’avoir, sinon vu le feu, du moins senti le poing. » 

1911. 19 avril. Congrès de Saint-Quentin.  Incident après une accusation hasardeuse du guesdiste Rappoport (sur l’intégrité du financement de L’Humanité). Les guesdistes renoncent à leur accusation, et se défendent d’avoir eu des intentions offensives. Sembat en profite pour placer une de ses piques qui fait rire le congrès : « Il y avait bien un peu de cela aussi. » 

1911. printemps. Colonialisme. Scandale du Congo français. La Compagnie N’Goko-Sangha, consortium économique d’hommes politiques, d’hommes d’affaires, de journalistes. Albert Thomas et Marcel Sembat en première ligne à la Chambre sur ce sujet. 

1911. 2 mars-23 juin. Gouvernement Ernest Monis, radical de gauche, beaucoup plus apprécié que Clémenceau et Briand, ses prédécesseurs. Maurice Berteaux, chef de file des radicaux anti-Clémenceau, ministre de la guerre. 21 mai décès de Berteaux lors d’un accident d’aérodrome (départ de la course Paris- Madrid). Berteaux était un ami de Sembat. Dans la Revue de l’enseignement primaire, lui et Jaurès sont aimables avec Monis et Berteaux, durs avec Caillaux et Briand, « bloc conservateur ». 

1913. 17 janvier. Elections présidentielles, où Vaillant est présenté pour favoriser Poincaré au détriment de Jules Pams, l’homme de Clémenceau. Sembat penche en faveur de Poincaré encore plus que Jaurès. 

1913. 16 nov. Grand meeting de la salle Wagram que préside Vaillant, qui parle contre la loi de trois ans. Après lui Sembat et Jaurès parlent éloquemment sur le même thème. Dans la foulée, les élections d’avril 1914 seront fastes pour les socialistes. Idée d’un « Bloc » des camps « Caillaux-Jaurès ». Comme le terme est connoté comme douteux, Sembat et Hervé proposent « coalition », pour favoriser des désistements. 

1914. 27 janvier. Congrès d’Amiens. Les socialistes pour la proportionnelle. Cette question, considérée comme au second plan par rapport à la guerre, les socialistes proposent de la régler par référendum. 

1914. 29 juillet. BSI Bruxelles + meeting du Cirque. Vaillant et les autres délégués français, Jaurès, Guesde, Sembat et Longuet rapprochent au 9 août les assises internationales à Paris (au lieu du 23). Sembat est avec Georgette Agutte. Deux jours avant que Jaurès soit assassiné.

1914. 30 juillet matin. Après l’ultime réunion du BSI, à Bruxelles, Jaurès visite le musée avec Marcel Sembat et Georgette Agutte pour voir pendant une heure les primitifs flamands avant de prendre le train. 

1914. 30 juillet après-midi. De retour à Paris, Sembat accompagne Jaurès à la Chambre pour le compte-rendu de Bruxelles. 

1914 26 août. 2 socialistes dans le gouvernement remanié d’Union sacrée. Sembat, ministre des Travaux Publics. Guesde, ministre sans portefeuille.

1914. Fin août. Vaillant obtient du général Galliéni, gouverneur militaire de Paris, l’assurance que la capitale serait défendue, ce que Sembat et Guesde avaient obtenu du gouvernement. 

1915. 13 mai. Le frère de Jaurès raconte que Sembat, montrant un buste de Gambetta, a déclaré, en parlant de Jaurès : « Voilà ce qu’il aurait été ! » 

1915. 30 juillet. Vaillant, Guesde et Sembat sont conspués à la Chambre par les « jeunes » du courant pacifiste. 

1916. juillet. Léon Blum, qui a été chef de cabinet de Marcel Sembat, affirme que Jaurès aurait animé l’« Union sacrée » : utilise le terme, en général peu apprécié des socialistes (connotations religieuses). 

1920 Décembre. Congrès de Tours. Sembat vote contre l'adhésion à la IIIe Internationale. 

1921. 1er juin. Art. dans Le Populaire ("Allons voir les Anglais") où Sembat rappelle l’opinion de Vaillant, à savoir que les Anglais sont les plus attachés à la liberté, bien plus que les Allemands. 

1922. Marcel Sembat meurt brusquement à Chamonix d'une hémorragie cérébrale. Georgette Agutte se suicide. Un tel couple où la femme participe au militantisme de son mari reste exceptionnel à l’époque. Couple fusionnel. 

1930. 1er décembre. Témoignage de Lucien Roland dans La France du Centre ("Variations sur les mœurs"). Décrit les maîtres qu’il avait eu le bonheur de connaître et d’aimer. Jaurès : la verve intarissable, Sembat : les rosseries, Guesde : les gais propos, Vaillant : « Nous étions… en admiration devant Edouard Vaillant dont les saines réparties pleines d’humour ravissaient les intelligences. » 



Un site utile concernant Georgette Agutte:
http://www.art-expertise.net/spip.php?article1






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pendant la vie d'Edouard Vaillant




Projets en cours  pour promouvoir Edouard Vaillant






Salons du livre


Vendredi 15 - dimanche 17 septembre 2017: La Courneuve

FETE DE L'HUMANITE



Dimanche 1er octobre 2017: Souesmes
10h>19h

CLAIRIERE AUX  LIVRES ENTRE SOLOGNE ET BERRY Souesmes (41)
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14h>19h
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Dimanche 19 novembre: Henrichemont
10h > 18h
SALON DU LIVRE Henrichemont (18)
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Rentrée littéraire de septembre 2016 
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome II : Le grand socialiste.



500 p.  19,80 €
560g  
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Conférence Club des retraités MGEN BOURGES
Jeudi 9 mars de 14h30 à 17h
Salle de la MGEN
13 rue Michael Faraday 
18000 Bourges







vaillantiser v tr dir 
Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin. 
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté.  

Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même." 


Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant". 

Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin  vaillantise." 


N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : Ils veulent vaillantiser Vaillant, etc. 


Et bien entendu le dérivé "vaillantisation" en découle naturellement. 




TOUTES NOS DATES IMPORTANTES




Rentrée littéraire de septembre 2015
Je te parle au sujet d'EDOUARD VAILLANT
Tome I : La tête pensante de la Commune.



374 p.  18,80 €
484g  
les 2 volumes 1044g 








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DOSSIER DE PRESSE

http://vaillantitude.blogspot.fr/2015/10/1854-naissance-de-rimbaud.html




La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national. 
(Jean Jaurès)




Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.

                                                                                                              (Vaillantitude)



La vaillantisation est une entreprise collective qui rassemble, et c'est tant mieux, des personnes de convictions différentes et variées qui ne regardent qu’elles. Les rapprochements avec l’actualité récente et les éventuels commentaires personnels induits n’engagent que l’auteur du blog et lui seul. 



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