mardi 22 mai 2018

PRINTEMPS 71 PRINTEMPS 68


entre mémoire et amnésie


    











(Affiche réadaptée pour la Commune de Paris)


Une conférence sur mai 68, c’est évidemment l’occasion pour notre comité du Berry des Amies et Amis de la Commune de rappeler que la Commune de 1871 était la référence naturelle de ce temps de révolte et d’aspirations diffuses et variées à une société meilleure, mais qu’elle ne le fut que d’une manière très discrète. 

Notre dernier bulletin national, par l’intermédiaire d’un article de Roger Martelli intitulé « 1871 en 1968 – D’un printemps à l’autre » a déjà dit à peu près tout ce qu’on pouvait en dire avec beaucoup de pertinence, mais avec au moins deux exceptions à mon sens. 


(Rappel, si on veut relire cet article: )

https://vaillantitude.blogspot.fr/2018/05/bulletin-la-commune-n-74.html


Souvenez-vous: c'est que qu'évoquait déjà Roger Martelli
 lors de notre parcours communard du 18 mars dans la XIVe arrondissement.
C'était ici :





On peut par exemple être tenté d’y rajouter la référence des cinq gros livres de Georges Soria, la célèbre Grande Histoire de la Commune dont l’achevé d’imprimer est daté du 20 août 1971. 





On peut surtout, en s’interrogeant sur les causes de cet état de fait, faire mention d’une occultation généralisée de la Commune dans l’enseignement et dans les médias. 


Comment s’étonner alors que des étudiants et des ouvriers, souvent jeunes, soient passés à côté de cette référence historique ? Ni enseigné ni médiatisé, le seul épisode d’un gouvernement du peuple en France n’avait aucune chance de venir spontanément à leur esprit. 
C’est même très étonnant qu’il y ait eu malgré tout plusieurs exceptions à ce qui aurait dû être une règle. Il faut croire alors qu’une transmission, marginale mais relativement efficace, a pu se faire en empruntant d’autres canaux : familiaux, éditoriaux, syndicaux, politiques,… ? 
Voilà bien un sujet d’enquête qu’il me paraîtrait intéressant de mener. 









(Voir sur le site de la médiathèque:)

On peut cliquer pour aller voir les vidéos : 





Celle du vieil Hugo tonnant de son exil
Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines
Celle qui construisit de ses mains vos usines
Celle dont monsieur Thiers a dit qu'on la fusille
Ma France



Ma France est une chanson de Jean Ferrat, sortie en 1969. Elle passe pour être l'une des plus belles chansons qu'il a écrites.
Caractéristiques
Chanson engagée, chanson politique, c'est tout d'abord une déclaration d'amour à la France physique, dont les deux premiers couplets évoquent les paysages, avec quelques gros plans sur des lieux aimés (la Provence et son soleil, la Bretagne et ses genêts, l'Ardèche et sa bruyère). Mais aussi et surtout c'est une ode à un peuple combattant pour la liberté depuis Robespierre et Victor Hugo jusqu'à mai 1968. Jean Ferrat oppose la France des travailleurs et des valeurs républicaines de Liberté, Égalité, Fraternité à celle de Monsieur Thiers, qui réprima la Commune de Paris en 1871.

 Il reproche aux gouvernants du moment, auxquels il s'adresse par un « vous » anonyme mais derrière lequel on devine le chef de l'État de l'époque, Charles de Gaulle, d'usurper le prestige de la France, modèle de liberté pour le monde.
Sympathisant du Parti communiste français, il rend hommage à ses militants, vendeurs de l'Huma et colleurs d'affiches, à travers ce couplet : « Pour la lutte obstinée de ce temps quotidien / Du journal que l´on vend le matin d´un dimanche / À l´affiche qu´on colle au mur du lendemain ».
De Ma France, le chanteur Jean Vasca dira : « Les chansons politiques, quand elles ne sont pas réussies ont l'air de tracts, mais quand elles sont réussies, comme celle-là, elles sont pleine de vérité humaine ».
Ma France est interdite d'antenne à l'ORTF pendant deux ans. Ferrat fait la promesse de ne revenir à la Télévision que le jour où il pourra la chanter. Finalement, c'est Yves Mourousi qui brise l'interdiction en diffusant un extrait de la chanson, interprétée en direct par Ferrat depuis le Palais des sports de Paris, le 31 janvier 1970.
(Wikipedia)


Le cinéma se proclame et s'affiche à l'époque. Ce sont bien ces images prises le plus souvent sans intentions autres que limitées et privées (avec des exceptions notables) qui serviront à faire le réservoir d'archives dans lesquels tous puiseront constamment ensuite afin de servir leur cause et leur camp, le montage devenant alors un enjeu essentiel. Il est intéressant de savoir, pour les protagonistes comme leurs descendants, dans quelles conditions ce qui est vu à la télé ou sur écran a été fabriqué depuis la prise de vues et dans quelles conditions. Dans la transmission des mémoires, qui est aussi la guerre des mémoires, cette connaissance est primordiale.

Voici pour commencer un document signé de Chris. Marker, qui fait état d'une enquête sociale historique datant de l'année même de la naissance d'Edouard Vaillant.








Quant à ce manifeste de Suresnes, qui ne verra spontanément des ponts solides qui pourraient être directs avec la Commune de Paris? 




C'est ici qu'on le trouve:





Autres éléments de bibiographie:







Sorbonne, slogans, Commune








Jouissez sans entraves
Rue de Vaugirard
(Immortalisé par une superbe photo d'Henri Cartier-Bresson, © Magnum Photos).




La bataille du charbon. 
La répression des mineurs: vingt ans auparavant, l'origine d'un slogan. 










Godard et Truffaut à Cannes






Benoît Frachon





Rudi Dutschke, dans le documentaire commémoratif de Don Kent

Brel Les bonbons 67
Un écho de 62 en 68



Léo Ferré, L'été 68, Comme une fille



Berry républicain 27 mai 2018








VENDREDI 25 MAI 2018
MAI 68 ENCORE ET TOUJOURS

Il y a eu et il y aura d’autres occasions cette année de présenter mai 68. Et c’est heureux, car on peut dénommer, qualifier, juger et décrire cet événement protéiforme sous de nombreux aspects et à partir de multiples points de vue. Si les archives sont globalement les mêmes, les façons de les lire et de les présenter varient à l’infini. Rien qu’en ce qui me concerne, j’avais dans ma besace de quoi faire une dizaine de conférences de cette durée. J’ai logiquement choisi de privilégier les deux points qui me tiennent le plus à cœur, et qui ont le moins de chances d’être retenus et proposés par d’autres, à savoir le cinéma et la Commune de Paris. D’autres documents supports, des documentaires comme « La CGT en mai-juin », des chansons témoignant de l’air du temps, des slogans sur les murs et largement photographiés ou relevés dans des catalogues, des témoignages locaux dans la presse locale, des témoignages filmés et écrits de la part d’acteurs nationaux,… auraient pu nous permettre d’aborder d’autres domaines et de jeter un autre regard sur la période. 

Mais d’autres prendront sans peine ce relais. Ainsi, le lendemain vendredi, et ce fut l’occasion de retrouver plusieurs de ceux qui étaient présents à la médiathèque de Vierzon, j’ai pu avec un grand plaisir revoir Michel Pigenet et sa manière claire et érudite de présenter en historien spécialiste les événements qui ont jalonné l’année commémorée. On en retiendra beaucoup, et parmi tout cela quelques points qu’il est toujours bon de rappeler. C’est d’abord un ensemble de faits très complexes et difficiles à interpréter aujourd’hui encore, surtout si on veut le réduire à une définition brève et univoque. Ensuite - et Michel Pigenet a commenté cela en disant que c’était heureux - nul n’a prévu et nul ne peut prévoir quand et dans sous quelles formes ce genre d’événements sociaux peuvent se produire. 

















(Photos Soraya Aliche)





(Après sa conférence, Michel Pigenet a composé un texte qui donne une excellente idée des précisions originales de sa prestation, sans que ce soit excatement le contenu de son intervention. Un grand merci à lui pour nous l'avoir procuré.)



1968, entre mémoires, histoire et horizons d’attente

Michel Pigenet


« Non, je ne rentrerai pas, je ne foutrai plus les pieds dans cette taule, c’est trop dégueulasse ! » Saisi par une caméra le 10 juin 1968, le cri du cœur de Jocelyne, jeune ouvrière chez Wonder, à Saint-Ouen, en dit long sur les coulisses usinières des Trente Glorieuses et le difficile retour « à la normale » après trois semaines de grève. La scène fut le point de départ, en 1996, du documentaire d’Hervé Le Roux, Reprise. Un voyage au cœur de la classe ouvrière. Parti à la recherche de Jocelyne, le réalisateur revint bredouille. 
À son tour, l’historien aimerait retrouver Jocelyne. Désormais retraitée, que penserait-elle de sa révolte d’alors ? Comment jugerait-elle la situation faite aux jeunes travailleurs d’aujourd’hui, ses éventuels petits-enfants, rompus à l’enchaînement des CDD, des contrats d’intérim ou passés du côté de l’auto-entrepreneuriat ? 

Le monde perdu de Jocelyne
Qui songe à regretter l’avant 68 ? Certes, la croissance économique dépasse alors, régulièrement les 5 %, mais la France ne compte pas moins de 5 millions de pauvres – 10 % de la population totale. « Ardente obligation » le 5e Plan en cours privilégiait l’accumulation du capital en vue de l’émergence de « champions nationaux », comprenez de grands groupes aptes à affronter leurs concurrents sur les marchés internationaux. Sans le dire ouvertement, le pouvoir craint que l’achèvement du Marché commun et la disparition des dernières barrières douanières en son sein, prévus en juillet 1968, n’entraînent une poussée du chômage. Par-delà les polémiques sur le nombre de chômeurs - 300 000 ou 500 000 ? – l’augmentation constatée, au moment où les baby-boomers entrent sur le marché du travail, suscite de l’inquiétude dans les profondeurs du pays.
Le travail ? Sans être à l’unisson de l’usine Wonder de Saint-Ouen, le monde industriel des années 1960, en voie de taylorisation depuis les années 1950, comporte de larges poches de de bas salaires, qu’aggrave l’existence de zones légales d’abattements au détriment des provinciaux et des jeunes, pour ne rien dire de l’inégalité banalisée entre hommes et femmes. Les OS, recrutés parmi les ruraux, les femmes et les immigrés, constituent désormais la figure dominante d’une classe ouvrière au maximum de ses effectifs et de sa visibilité dans la société – 8,5 millions et 41 % des actifs. Beaucoup sont affectés aux tâches répétitives, les plus ingrates et les moins bien rémunérées. Aux premières lignes des « cadences infernales », ils sont les plus exposés aux rigueurs d’un ordre patronal qu’incarne une hiérarchie pesante et au style de commandement quasi militaire. En Europe occidentale, l’Hexagone se distingue par des semaines de travail - 46 h en moyenne –, dont la débauche d’heures supplémentaires finance l’accès aux premiers éléments de confort. Depuis 1959, la scolarité obligatoire a été portée à 16 ans, mais le gros des salariés de 1968 a commencé à travailler à 14 ans. L’âge de la retraite demeure, lui, rivé à 65 ans. Il ne permet guère aux hommes d’en profiter avec une espérance moyenne de vie est de 67,7 ans – contre 75,2 pour les femmes.
La situation n’est guère plus enviable du côté des droits et des mœurs. Les jeunes, bons dès 20 ans, pour le service militaire obligatoire, ne deviennent pas majeurs avant 21 ans. Il a fallu attendre 1965 pour que les femmes puissent exercer une activité professionnelle, signer un contrat de travail ou ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de leur mari. La loi Neuwirth, qui rend possible la contraception, est votée à l’extrême fin de 1967, mais la publication des décrets d’application s’étirera jusqu’en 1972. L’avortement reste réprimé, tandis que l’homosexualité est tenue pour un « fléau social » et une « maladie mentale ». Dans les lycées, le port du pantalon est interdit, etc.
Dix ans après son installation à la faveur de la guerre d’Algérie et sous la menace des parachutistes, la Ve République gaullienne, autoritaire, n’est plus au mieux de sa forme. Ce n’est pas faute d’exercer un contrôle permanent sur la télévision, dont le script des journaux est chaque jour soumis à l’accord préalable du ministère de l’Information. Il n’empêche, à l’issue des élections législatives de 1967, la « majorité », qui ne l’est plus en voix, a vu son avance tomber à 7 députés. L’opposition est cependant divisée entre une aile « centriste » et les formations de gauche. Les négociations engagées en vue de prolonger l’accord électoral entre la FGDS – SFIO, radicaux, CIR – et le PCF – plus de 22 % des électeurs et des centaines de milliers de membres – par un programme de gouvernement butent sur des questions essentielles : la Constitution, les nationalisations et la politique extérieure. La méfiance héritée des années de guerre froide franco-française n’a pas disparu, du moins se parle-t-on et la « discipline républicaine » contre le « pouvoir personnel » prévaut-elle lors des scrutins.
Les difficultés du pouvoir ne sont pas moindres sur le plan social. Le regain de popularité consécutif à la fin de la guerre d’Algérie, en 1962, ne dure pas. Dès l’année suivante, les mineurs ouvrent une brèche dans laquelle s’engouffrent d’autres travailleurs. L’unité d’action instaurée en 1966 entre la CGT, de loin le premier syndicat français – de 45 à 50 % des voix aux élections professionnelles -, et la CFDT, née de la déconfessionnalisation de la CFTC, dynamise les luttes revendicatives. Leurs motivations ne manquent pas, attisées par la double intransigeance gouvernementale et patronale. Aux alentours de 2,5 millions en 1966, le nombre de jours de grève bondit à 4,5 millions en 1967, ponctués par des journées nationales d’action interprofessionnelle que stimule la lutte contre la « réforme » par ordonnances de la Sécurité sociale. La conflictualité se maintient à un niveau élevé les premiers mois de 1968. Elle est particulièrement forte chez les jeunes travailleurs. Ici et là, des grèves s’accompagnent d’occupation des locaux et plusieurs mouvements donnent lieu à des affrontements violents avec des forces de l’ordre promptes à user de la matraque et des grenades lacrymogènes. 

1968, l’événement et ses dynamiques         
1968 n’est pas né de rien. Les crises qui se nouent et se dénouent en une poignée de semaines travaillent depuis des années une société en mutation, où la salarisation massive se conjugue avec l’urbanisation accélérée, agents d’une modernisation dont le général de Gaulle et son Premier ministre, Georges Pompidou, ont une approche technocratique.
Pour autant, nul n’a vu venir 1968. « La France s’ennuie », maugrée, en mars, l’éditorialiste du Monde, qui oppose les contestations étudiantes développées aux quatre coins de la planète aux récriminations de leurs homologues nanterrois. Seuls échapperaient à l’apathie générale les chômeurs, les jeunes sans emploi et les petits paysans, qui n’auraient « pas le temps de s’ennuyer ni  d’ailleurs le cœur à manifester et à s’agiter ». Quant aux syndicats, au sortir d’une rencontre avec le ministre des Affaires sociales, un dirigeant cédétiste lui concède à regret : « maintenant, vous êtes tranquille jusqu’à l’automne… »
C’est le propre des grands mouvements que d’être imprévisibles par les acteurs qui ont contribué à les préparer. N’en déplaise aux fatalistes et aux amateurs de destins tracés à l’avance, l’histoire est aussi affaire d’initiatives et de choix. 1968 est bel et bien un « événement », au double sens quantitatif et qualitatif de moment clé, irréductible à un seul type de motifs et d’acteurs. A son feu, les carrefours se découvrent et se succèdent, qui offrent différentes issues, impasses comprises, entre lesquelles il faut choisir. A chaud et, souvent, au jour le jour, voire plusieurs fois dans la journée, ainsi le 13 mai, le 17, le 27, le 29 ou le 30… L’ampleur et la diversité des mobilisations de la période impliquent une grande variété de rythmes et d’intensités. Source de hiatus, d’écarts et de décalages, elle nourrit les tensions, frictions, incompréhensions, ratages et contradictions qui font la richesse de la séquence et en éclairent l’histoire. Elle explique les contrastes d’un mouvement qui enchaîne en quelques semaines succès revendicatif et défaite politique.   
Au vrai, l’événement ne se cantonne pas à l’Hexagone. La contestation fait le tour du monde : des campus d’outre-Atlantique, ceux des Etats-Unis ou de Mexico, aux guérillas qui, plus au sud, recourent à la lutte armée, comme en écho aux combats des Vietnamiens confrontés à l’armada américaine, du Maghreb à Madagascar en passant par le Sénégal, sans oublier le Japon. Et l’Europe de l’Ouest, mais aussi à l’Est, Tchécoslovaquie en tête, loin devant la Pologne. Les expériences et les références circulent, se jouent des frontières et partagent assez de points communs pour participer d’un même mouvement universel. 
En France, les événements s’ordonnent en trois phases, dont chacune a sa dominante. Leur enchaînement procède cependant plus de l’enrichissement que de l’élimination. Ainsi la phase « étudiante », entamée vers mars-avril, va-t-elle crescendo jusqu’aux violences de la nuit du 10-11 mai. La condamnation de la répression policière, initiée par la CGT, et l’appel intersyndical à la grève nationale de 24 heures du 13 mai marquent l’entrée en lutte des salariés sans mettre un terme à l’effervescence universitaire. Dès le 14, les premières grèves s’enclenchent, avec occupation, voire séquestration de directions. En l’absence de mot d’ordre explicite de grève générale, le mouvement se généralise. On compte 2 millions de grévistes le 18, quand les cheminots paralysent le trafic ferroviaire. Ils sont 6 millions le 20, lorsque les enseignants et les gros bataillons de fonctionnaires se mettent de la partie. Au pic de la grève, le dénombrement s’avère impossible : 7, 9, 10 millions ? En tout état de cause, tous les records antérieurs, dont ceux de 1936, sont pulvérisés. Du jour au lendemain, ce qui n’était ni sérieux ni souhaitable devient envisageable, et d’abord les négociations si longtemps refusées. Le 25, syndicats et patronat se retrouvent à Grenelle, à la demande du gouvernement. Le 27, un « constat » est dressé, qui prévoit entre autres de fortes augmentations de salaire – 35 % pour le salaire minimum - et l’autorisation de créer des sections syndicales d’entreprise. Il n’y a pas d’appel à la reprise. Les confédérations invitent les salariés à apprécier ces premiers résultats et à tenter de les améliorer dans les branches et les établissements. De fait, en dépit d’une amorce de reprise, les grèves se poursuivent quelquefois jusqu’à la troisième semaine de juin. A cette date, cependant, le mouvement est entré dans sa phase politique, inévitable au regard de sa puissance, des aspirations au changement qu’il cristallise et des flottements apparus au sommet de l’Etat. De Gaulle semble perdre la main. Son annonce, le 24, d’un référendum sur la « participation » tombe à plat. Le défaut persistant, à gauche, d’accord sur un programme de gouvernement, ferme la voie à une issue politique crédible, tandis que diverses solutions de rechange se font jour, du rassemblement au stade Charlety, le 27, à la déclaration de candidature de Mitterrand, le 28. A quoi le PCF, tenu à l’écart, riposte par des manifestations de masse, le 29, en faveur d’un « gouvernement populaire ». Ce jour-là, la « disparition » inattendue du chef de l’Etat plonge le pays dans l’incertitude, que rompt, le lendemain, le discours radiodiffusé du général de Gaulle. Energique, le Président martèle qu’il ne se retirera pas et dissout l’Assemblée afin d’organiser des élections générales. Dans la foulée, d’immenses cortèges de ses partisans prennent à leur tour possession des rues. Les 23 et 30 juin, une partie de l’électorat, effrayée par la perspective de nouveaux désordres, donne une majorité confortable à l’exécutif.

Que retenir de 1968 ?
Cette conclusion provisoire souligne la différence avec 1936, référence chère aux syndicalistes, cégétistes en tête, et à l’aune de laquelle beaucoup vivent et interprètent 1968. D’évidence, le mouvement social de 1968, plus complexe et plus large, y compris dans sa configuration salariale et syndicale, que celui de 1936, ne bénéficie pas de la bienveillance gouvernementale. Ni de Gaulle ni Pompidou ne regardent les grèves de 1968 avec la bienveillance témoignée par le gouvernement de Front populaire à l’égard des grévistes de 1936. Comparaison pour comparaison, la configuration sociopolitique de 1968 a plus à voir avec 1947, 1953 ou 1995.
En 2018, à un demi-siècle de distance, la vulgate donne la meilleure part aux « vainqueurs » d’aujourd’hui, au besoin confortés par des « repentis » pressés de valider l’interprétation hédoniste-libertaire du mouvement. La description ravit les plus réactionnaires, convaincus que la société française actuelle n’en finirait pas d’expier les errements de 1968 et des années qui suivirent. Entre condamnation et déploration, les partisans de l’autorité font bloc avec les nostalgiques des cohésions et des repères d’antan, dans l’exécration de ce que le général de Gaulle qualifiait à chaud de « chienlit ». « Je suis tombé par terre, c’est la faute à Nanterre ; le nez dans le ruisseau, c’est la faute à Renault », reprennent en chœur les uns et les autres. Ainsi, les aspirations émancipatrices de 1968 auraient-elles fait le lit du libéralisme via un individualisme exacerbé. Rien ne justifie cette lecture d’un événement entré dans l’histoire par ses millions d’acteurs et leur mobilisation collective dans les grèves, les occupations, les assemblées générales et les manifestations. « L’explosion de la parole publique », relevée par Michel de Certeau, procède moins de la logorrhée d’incorrigibles bavards s’écoutant parler que de débats, d’échanges, de confrontations sur des projets alternatifs, des tactiques et des stratégies de lutte, souvent suivis d’effets et d’actes. La « prise de parole » n’évacue pas, certes, la très inégale distribution de sa maîtrise et du droit que l’on se reconnait d’en user. Il n’empêche, à l’articulation de l’individu, que la parole pose en sujet, et du collectif, au sein duquel elle prend sens, quelque chose se joue qui a à voir avec l’émancipation. Ce n’est pas là le moindre acquis de tous les grands mouvements sociaux.
La force critique de 1968 en découle, à travers la densité et la radicalité de pratiques expérimentées par des centaines de milliers d’acteurs. Le phénomène grippe les rapports de pouvoir, qu’ils touchent au régime politique ou au système, l’exploitation, à l’autorité et aux hiérarchies, aux sensibilités et aux mœurs. Le processus sape, sinon abolit les consentements, les allégeances et les légitimités qui fondent les dominations. La contestation, notons-le, n’épargne pas le mouvement ouvrier, en premier lieu la CGT et le PCF. Détentrices, jusque-là, d’une sorte de monopole dans le combat anticapitaliste, ces organisations, dotées de ressources et d’expériences spécifiques, de rites, de symboles et de règles, de grilles interprétatives se voient soudain bousculées et concurrencées, sinon menacées, dans leurs acquis et leurs positions de pouvoir, leur fonctionnement, leurs profils militants – ouvriers qualifiés de sexe masculin et de nationalité française. La mouvance CGT/PCF est encore prise à contre-pied par la radicalisation soixante-huitarde, qui contrarie sa rupture avec l’activisme et le sectarisme des années 1950 au profit d’une stratégie d’union et de rassemblement. Le malaise éprouvé par nombre de militants, en l’absence de débouchés politiques et en dépit de la part décisive qu’ils y prennent, vire à la crispation face à la critique des « appareils », « états-majors » et autres « bureaucrates », au nom d’une démocratie directe basiste et d’une autonomie débarrassée de pratiques délégataires. Ces thèmes sont plus aisément captés par des outsiders moins ancrés dans la tradition ouvrière. C’est flagrant pour l’autogestion, que revendique la CFDT.
Ces dynamiques et leurs interactions suscitent des transgressions et des métissages de nature à faire « bouger » les frontières. On l’a noté à propos de la relation de l’individuel et du collectif, il en va de même avec l’étanchéité supposée des domaines du travail et du hors-travail, du « social » et du « politique ». 1968 favorise le retour en force du social dans le discours et les projets politiques. « Tout est politique », affirme-t-on, depuis la résolution des tensions et des antagonismes sociaux jusqu’à la remise en cause des « dominations rapprochées » qui régissent les sphères du privé et de l’intime.
Soulignons, enfin, le rôle tenu par la jeunesse. Au sens le plus large et statistique du terme – les moins de 20 ans-, elle représente 33,8 % de la population, niveau record depuis la Belle Epoque. Près de la moitié des 15-24 ans – 46 % - exerce une activité professionnelle et réunit 15 % des actifs, avec des pointes à 25 % chez les ouvriers. La nouveauté réside néanmoins dans l’accroissement considérable de la scolarisation sous l’effet mécanique du baby-boom et du prolongement des études au-delà de 16 ans par 61 % des jeunes. La poussée gagne l’université, où le nombre des étudiants double entre 1962 et 1968 pour atteindre les 600 000. Cette situation inédite modifie les cadres de la socialisation juvénile. Le collège et le lycée se substituent à l’atelier et au chantier, foyers de transmission des valeurs et normes des communautés ouvrières. Parés des attributs d’un authentique groupe social, les jeunes affichent une spécificité dont 1968 porte la trace.
S’agissant de sa portée, une fois admis que l’événement n’a pas surgi du néant, force est de constater qu’à son terme, rien ne sera plus comme avant. Victorieux en 1968, le général de Gaulle démissionne un an plus tard, au soir d’un référendum perdu. En 1972, l’accord sur un programme commun de gouvernement dote la gauche de ce qui lui faisait défaut quatre ans auparavant. L’onde de choc contestataire se propage tout au long des « années 1968 », associées à une forte combativité, à d’importantes avancées sociales et l’ouverture de nouveaux fronts de mobilisation, à l’exemple du féminisme ou de l’écologie.
Gouvernements et patronat ne sont pas les derniers à tirer les leçons du tremblement de terre politico-social. Devenu Président de la République, Georges Pompidou laisse un temps Chaban-Delmas esquisser les contours d’une « nouvelle société », auquel Giscard d’Estaing sacrifie en matière sociétale – dépénalisation de l’avortement, majorité à 18 ans… En 1981, le double succès de la gauche socialiste aux élections présidentielles et législatives couronne la montée en puissance entamée depuis une décennie. Sans le programme commun, toutefois, et au détriment du PCF. Dans les entreprises, les luttes des OS précipitent des changements en partie inspirés des aspirations de 1968. Aux assises du CNPF de 1977, François Ceyrac, président de l’ancêtre du MEDEF, invite les employeurs à prouver « que l’entreprise libre est capable d’intégrer ce qu’il y a de fondamentalement juste dans l’utopie autogestionnaire ». La contre-offensive, menée à l’enseigne des « ressources humaines » tablent sur les techniques de communication et les dynamiques de groupe. Des « cercles de qualité » et des « espaces de parole » contrent les interventions syndicales. Les mutations reposent aussi sur l’élargissement et la rotation des tâches, l’association des salariés aux opérations de maintenance et de contrôle de la qualité, érigée en critère essentiel d’évaluation du travail. 
Tout bascule dans les années 1980. Sur fond de crise, la montée du chômage et l’amenuisement du « grain à moudre » préparent le terrain à l’acceptation des solutions néo-libérales. La main invisible du marché n’aurait pas suffi, cependant, sans la poigne solide de l’Etat. Le recul de l’État social procède, en effet, d’un lent détricotage ponctué de vigoureux coups de boutoir législatifs. De la désindexation des salaires de 1982 aux ordonnances de 2017 sur le Code du travail en passant par l’autorisation d’une multitude d’emplois « atypiques », les « réformes » menées au nom de la défense de l’emploi promeuvent d’abord la compétitivité des entreprises. L’évolution du partage de la plus-value en traduit les conséquences. Après un déplacement du curseur du côté du travail entre 1967 et 1982, où 72,9 % de la valeur ajoutée va aux salariés – en progression de 5,4 points sur 1967 -, le retournement est brutal. En 2011, la part du travail est ramenée à 57,8 %, très en dessous du niveau des années 1960.
La succession de défaites sociales et politiques enregistrées depuis le début du XXIe siècle dit l’ampleur des reculs subis par les salariés. Elle n’a pas discrédité, tant s’en faut, nombre des aspirations de 1968. Et d’abord, la plus fondamentale, que résume la notion d’émancipation. Sous l’éclatement, voire la concurrence des mouvements sociaux, des convergences s’ébauchent ou se révèlent, tant bien que mal et à des échelles inédites, entre les victimes de tous types de dominations – de classe, de sexe, d’ethnies, etc.  A suivre…











MANIFOLOGIE APPLIQUÉE
Bourges, samedi 26 mars 2018 
Berry républicain 27 mai 2018



Quel est le point de vue ici, amis médialogues ? 
Plusieurs hypothèse en effet quant au point de vue exprimé. 
Une empathie sincère avec les manifestants (« Dommage pour eux… »). 
Une ironie d’adversaires bien contents d’enfoncer le clou (« Bien fait pour eux ! »)
Et comme tout est relatif, c’est plus qu’une prévision basse, moins qu’une prévision haute. Mais lance-t-on une mobilisation en disant qu’on s’attend à une mobilisation faible ? 
Conclusion : ce n’est sûrement pas la dernière fois qu’on aura ce genre de titre.
Mais mon propos est ailleurs. Il se trouve que j’ai été tout le temps de ce parcours dans l’ambiance créée par le refrain de La Semaine sanglante de Jean-Baptiste Clément. Ça tombe bien : dans notre calendrier il se trouve que le mois de mai est le mois Jean-Baptiste Clément. 




Rappelons ici ce que nous publiions alors :

La Semaine sanglante est une chanson révolutionnaire de Jean Baptiste Clément écrite en 1871 à Paris où il combattait et chantée sur l'air du Chant des Paysans de Pierre Dupont.

Elle dénonce le massacre des communards par les Versaillais, armée régulière répondant aux ordres du gouvernement légal du pays, dirigé par Adolphe Thiers et qui siégeait à Versailles. Ce massacre qui fit des dizaines de milliers de victimes fusillées sans jugement du 22 au 29 mai 1871 (environ 30 000) serait le plus grand de toute l'histoire de Paris et dépasserait de très loin celui beaucoup plus connu de la Saint Barthélémy d'août 1572.

La Semaine sanglante est l'épisode de répression qui mit fin à la Commune de Paris.

Le caractère plus neutre, évocateur, mélancolique que la chanson Le Temps des cerises et surtout sa qualité poétique paraissent avoir assuré son large et durable succès auprès du grand public. Cette chanson dépasse en célébrité celle de son auteur. Elle a été traduite en de nombreuses langues : russe, roumain (« Cînd va veni cireşelor vreme »), chinois, etc.


La Semaine Sanglante

Sauf des mouchards et des gendarmes,
On ne voit plus par les chemins,
Que des vieillards tristes en larmes,
Des veuves et des orphelins.
Paris suinte la misère,
Les heureux mêmes sont tremblants.
La mode est aux conseils de guerre,
Et les pavés sont tout sanglants.

Refrain

Oui mais !
Ça branle dans le manche,
Les mauvais jours finiront.
Et gare ! à la revanche
Quand tous les pauvres s’y mettront.
Quand tous les pauvres s’y mettront.

Les journaux de l'ex-préfecture
Les flibustiers, les gens tarés,
Les parvenus par l'aventure,
Les complaisants, les décorés
Gens de Bourse et de coin de rues,
Amants de filles au rebut,
Grouillent comme un tas de verrues,
Sur les cadavres des vaincus.

Refrain

On traque, on enchaîne, on fusille
Tous ceux qu’on ramasse au hasard.
La mère à côté de sa fille,
L'enfant dans les bras du vieillard.
Les châtiments du drapeau rouge
Sont remplacés par la terreur
De tous les chenapans de bouges,
Valets de rois et d'empereurs.

Refrain

Nous voilà rendus aux jésuites
Aux Mac-Mahon, aux Dupanloup.
Il va pleuvoir des eaux bénites,
Les troncs vont faire un argent fou.
Dès demain, en réjouissance
Et Saint-Eustache et l’Opéra
Vont se refaire concurrence,
Et le bagne se peuplera.

Refrain

Demain les manons, les lorettes
Et les dames des beaux faubourgs
Porteront sur leurs collerettes
Des chassepots et des tambours
On mettra tout au tricolore,
Les plats du jour et les rubans,
Pendant que le héros Pandore
Fera fusiller nos enfants.

Refrain

Demain les gens de la police
Refleuriront sur le trottoir,
Fiers de leurs états de service,
Et le pistolet en sautoir.
Sans pain, sans travail et sans armes,
Nous allons être gouvernés
Par des mouchards et des gendarmes,
Des sabre-peuple et des curés.

Refrain

Le peuple au collier de misère
Sera-t-il donc toujours rivé ?
Jusques à quand les gens de guerre
Tiendront-ils le haut du pavé ?
Jusques à quand la Sainte Clique
Nous croira-t-elle un vil bétail ?
À quand enfin la République
De la Justice et du Travail ?

Refrain








Ce qui est caractéristique de cette manif, et c'est ce sur quoi les médias se sont bien gardé d'insister, c'est qu'elle était (exceptionnellement) unitaire. 
Certes, on voit ici  (gros plan sur la photo suivante) que certains émettent de sérieuses réserves. 
Mais les états d'âmes principaux sont bien au niveau syndical, au nom d'un prétendu respect de la tradition qui trouverait son origine dans la Charte d'Amiens. Pour les vaillantistes qui inspirèrent la chose aux dépens de la position guesdiste, la cause est entendue: tout doit servir, dans le cadre de "l'action totale", et tous doivent se grouper face à l'ennemi commun. L'indépendance, cessont les statuts, les manifestes, les déclarations,... Ce n'est pas l'isolement toujours briseur d'efficacité, et pas davantage chacun enclos à part dans son propre espace géographique, dans sa surface pavée personnelle. 

Pour une mise au point érudite sur cette question de la Charte d'Amiens qui empêcherait la convergence des luttes - question redevenue d'une brûlante actualité - voir l'article de Michel Pigenet  :


























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 ce qui s'est passé un
22 mai
pendant la vie d'Edouard Vaillant








NOTRE PRESENCE (EVENTUELLE) DANS LES SALONS DU LIVRE



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vaillantiser v tr dir 
Action de redonner tout son lustre, tout son éclat, toute son importance, à une personnalité qui la méritait amplement et que l’histoire avait oubliée malencontreusement sur le bord de son chemin. 
Plus simplement :
Action de remettre dans la lumière de l’histoire quelqu'un qui en avait été indûment écarté.  

Ex : "C’est en 2015 que pour la première fois on a vaillantisé quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Edouard Vaillant lui-même." 


Employé absolument, le verbe a pour complément d'objet implicite le nom propre "Vaillant". 

Ex : "Le dernier numéro de notre bulletin  vaillantise." 


N’hésitez pas, qui que vous soyez, à l'employer partout par exemple dans des phrases du genre : Ils veulent vaillantiser Vaillant, etc. 


Et bien entendu le dérivé "vaillantisation" en découle naturellement. 




TOUTES NOS DATES IMPORTANTES




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(S'il n'est pas en rayon, demandez-le).












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La pensée d’Edouard Vaillant représente l’adaptation la plus parfaite du socialisme scientifique à notre tempérament national. 
(Jean Jaurès)




Vaillant n'est pas seulement un grand homme pour Vierzon, il est un grand homme pour l'histoire.

                                                                                                              (Vaillantitude)



La vaillantisation est une entreprise collective qui rassemble, et c'est tant mieux, des personnes de convictions différentes et variées qui ne regardent qu’elles. Les rapprochements avec l’actualité récente et les éventuels commentaires personnels induits n’engagent que l’auteur du blog et lui seul. 



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